Les difficultés cognitives et la dépression

Il n’est pas rare, en clinique, que des individus souffrant de dépression rapportent des difficultés sur le plan cognitif. En effet, certaines difficultés ont été démontrées chez ces individus, notamment :

  • la mémoire verbale explicite (quand on doit consciemment se emmagasiner et se rappeler d’une information verbale) est souvent affectée à la baisse ;
  • on peut observer un ralentissement de la vitesse de traitement de l’information ;
  • une diminution de l’efficacité de la mémoire de travail (système de « stockage » temporaire de l’information qui permet également de la traiter simultanément, mais qui est de capacité limitée) peut être notée.

Chez les personnes âgées, on peut observer une association entre les troubles de l’humeur (ici la dépression) et des difficultés cognitives. Certaines atteintes sont tellement importantes qu’elles peuvent mêmes s’apparenter à une démence, d’où l’importance d’une évaluation approfondie afin de faire le diagnostic différentiel (c’est-à-dire déterminer s’il s’agit vraiment d’une démence ou plutôt d’une dépression). Or, en présence d’un diagnostic de dépression chez la personne âgée qui montre également des difficultés cognitives, le traitement de la dépression peut enrayer les atteintes cognitives importantes, bien que de légers déficits peuvent persister. Toutefois, il est possible que ces deux affections (démence et dépression) soient présentent en même temps chez un individu et ce, de façon indépendante.

Voici les principales atteintes cognitives documentées en présence d’une dépression chez la personne âgée :

  • trouble de la mémoire épisodique (souvenirs associés à un contexte spatio-temporel) à long terme, mais pas d’oubli rapide, contrairement à une maladie d’Alzheimer ;
  • difficultés sur le plan des fonctions exécutives (planification, organisation, inhibition) ;
  • ralentissement de la vitesse de traitement de l’information ;

Enfin, certains éléments plaident davantage en faveur d’une dépression plutôt que d’une démence tel, un début rapide, des altérations précoces de l’appétit et du sommeil, une histoire de dépression dans le passé, davantage d’anxiété, etc.

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